Quand blockchain et énergie vont de pair

En quoi la technologie Blockchain, ce système de base de données distribuée vers de multiples utilisateurs peut-elle révolutionner le domaine de l’énergie ? En servant de relais de distribution, d’échange et de traçabilité des énergies. Le tout de façon ultra sécurisée, sans intervention d’intermédiaires extérieurs. Examinons de plus près le phénomène.

Quand la technologie blockchain rentre dans le secteur de l’énergie

La technologie blockchain et son outil algorithmique unique pourrait bien, bientôt, occuper une place importante dans le secteur de l’énergie, selon le spécialiste du gaz Gazprom energy. Mais d’abord, qui est cette nouvelle technologie ? Elle est apparue il y a presque 30 ans, avec les recherches de  Stuart Haber et W. Scott Stornetta aux États-Unis, portant sur les premiers documents horodatés infalsifiables.

Pour comprendre le principe de la Blockchain, il faut, selon le mathématicien Jean-Paul Delahaye, se représenter un grand cahier auquel chacun est libre d’accéder. On peut le lire mais aussi y écrire. Par contre, impossible de le falsifier ni de le détruire.
Ce système a, en effet, été conçu de manière à pouvoir assurer sa propre fiabilité. Dans le cas où des informations erronées lui parviennent, consécutives à un dysfonctionnement (bug) ou une malveillance (hacking), il gère lui-même ses propres défaillances.
Remplaçons le livre par un système de données. Il est accessible à tous car ses utilisateurs peuvent avoir accès à son contenu de façon mutualisée et surtout, sécurisée.
Il existe des Blockchains publiques et comme dans le secteur de l’énergie, des Blockchains privées.

Quelles sont les applications concrètes de cette technologie ? Elle fonctionne toujours avec une monnaie ou un jeton programmable, comme les Bitcoins (à lire sur le sujet : « la crypto monnaie ou le marché financier 2. 0 sur : https://www.mr-entreprise.fr/).

Les transactions effectuées sur le réseau par ses utilisateurs, sont rassemblées en blocs. Puis le bloc est validé et horodaté avant d’être rattaché à la chaîne. La transaction est alors visible pour l’ensemble du réseau.

Cette technologie décentralisée de stockage et de transmission de l’information, se prête de nombreuses applications, dont l’énergie. En 2014, le SolarCoin, une devise virtuelle dont le cours est indexé à la production de l’énergie solaire voit le jour. Les producteurs, particuliers et entreprises confondus, sont rétribués par la Fondation SolarCoin.
Cette prouesse technologique a été rendue possible par des capteurs, installés dans les panneaux photovoltaïques, conçus pour communiquer à la Blockchaine les quantités d’énergie produites. Puis, elles étaient converties en SolarCoin. Vendeurs et acheteurs,  tous équipés d’un portefeuille électronique, faisaient transiter les sommes d’argent correspondantes aux unités achetées par ce portefeuille.

Une solution d’avenir

La technologie blockchain ouvre de nouvelles perspectives avec le droit d’accès sécurisé aux données énergétiques. Dans le contexte d’une production d’énergie hors réseau comme l’électricité ou le gaz naturel, elle va permettre d’organiser le transfert et le partage de l’énergie au niveau local, gérer les flux d’argent associés, et garantir l‘origine de la production. Prenons l’exemple d’une copropriété faisant appel aux énergies renouvelables. La Blockchain va permettre de superviser la distribution de l’énergie (gaz naturel ou électricité) et d’en conserver la trace. Un procédé pratique et économique, plus satisfaisant que de faire appel à un prestataire extérieur.

Dans les prochaines années, c’est tout le développement des énergies renouvelables, avec les énergies solaires et éoliennes qui vont bénéficier des progrès de cette technologie. Car tout un marché de micro réseaux de production risque de se développer en s’appuyant sur ses performances. Parfait vecteur d’échange entre producteurs et consommateurs, la technologie blockchain peut s’articuler autour de « smart contracts », des points relais pour gérer de façon autonome et automatique la demande de chaque entreprise ou particulier du réseau.

La technologie de la blockchain est appelée aussi à jouer un rôle dans la traçabilité des énergies renouvelables. Toutes les énergies vertes produites à partir du soleil, du vent ou de l’énergie hydrauliques vont pouvoir, grâce aux capteurs, faire l’objet d’une nouvelle traçabilité et d’un décompte particulier.

Powernext, qui faut figure de « bourse aux énergies » en France pourrait ainsi voir son registre national des garanties concurrencé par la Blockchain. Rappelons qu’elle a pour mission de gérer les échanges par plateformes interposées, notamment en ce qui concerne le gaz naturel.

L’irrésistible montée en puissance de la technologie Blockchain apparaît là au grand jour. Cette technologie de stockage décentralisée, trouve une application toute trouvée dans le domaine de l’énergie, mais s’expérimente aujourd’hui dans une foule de domaine où elle permet de réduire les coûts de transaction comme la banque, les assurances, la traçabilité des produits alimentaires… Les grandes évolutions de cette technologie sont surveillées par les pouvoirs publics, puisque le parlement européen s’est intéressé à la question en 2016, en créant un groupe de travail dédié à la surveillance de la Blockchain et des crypto-monnaies.

Le Forum économique mondial établit dans son dernier rapport que 10 % du PIB mondial serait traité et géré par ce type de technologie. Le secteur des énergies est donc à l’avant-poste d’importantes évolutions à venir.

Par Polymeta News Entreprise 0 commentaires

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