[Dossier] Pourquoi les serruriers en France font-ils toujours parler d’eux en mal ?

Requérir l’intervention un serrurier est une démarche qui s’accompagne toujours d’une appréhension. Leur mauvaise réputation à en effet tendance à les précéder. En effet, il est peu d’entre ceux qui liront ces lignes qui n’ont pas eu, ou ne connaissent pas des gens qui ont eu, de mauvaises expériences à rapporter concernant l’intervention d’un serrurier. Il n’en demeure pas moins que les services d’un serrurier sont encore —et pour longtemps—indispensables en maints occasions, et qu’en conséquence il faut apprendre à séparer le bon grain de l’ivraie. L’artisan intègre n’est pas encore inclus dans le catalogue des espèces disparues.

De bien mauvaises pratiques

L’abus de faiblesse

Le fait est que les situations qui nous contraignent à faire appel à un serrurier place celui-ci dans une position très avantageuse pour imposer ses conditions. Comme le banal exemple de la porte claquée qui nous laisse parfaitement démuni sur le pas de notre porte. À s’imaginer les conséquences de ne pouvoir réintégrer son domicile, et d’accéder à tout ce qu’il contient, c’est l’emballement, c’est la panique, on est alors vulnérable. Prêt à concéder de payer le prix fort pour résoudre cette situation intenable.

La tentation est sans doute trop forte pour nombre d’artisans qui y voient une aubaine pour soutirer un maximum d’argent. Par ailleurs certains consommateurs sont plus exposés que d’autres, ainsi les personnes âgées et celles handicapées.

Usurpations de symboles

La DGCCRF, l’institution qui à la charge de lutter contre la fraude, à relevé dans sa dernière enquête qui date de 2016, une hausse du nombre des pratique illicites dans le secteurs du dépannage à domicile. L’enquête inclus évidemment la serrurerie. Force même est de reconnaître que les actes de serrureries sont largement représentés dans cette enquête.

Parmi les pratiques incriminées on retrouve celle des flyers qui inondent nos boîtes aux lettres. Si cette forme de publicité n’est pas interdite aux serruriers, on leur reproche surtout de conférer à ses supports l’apparence de documents officiels, de leur faire arborer des symboles et couleurs d’institutions publiques, ou de se prévaloir de recommandations de la Police ou des Pompiers. Ce qui se fait sans l’accord des institutions concernées. Gageons qu’en faisant valoir toutes ces supposées recommandations et en faisant étalage d’autant de symboles républicains l’effet produit soit plutôt l’inverse que celui escompté. Un professionnel n’a sans doute pas tant besoin d’artifices pour asseoir sa bonne réputation. Le résultat de son travail est la meilleure des publicités.

Défauts de devis

La plus décriée des pratiques est le défaut de remise de devis avant travaux. À savoir qu’un arrêté du 24 Janvier 2017 impose aux professionnels d’établir un document listant l’intégralité des prestations à effectuer et leur coût. Un document à approuver par le client au moyen de sa signature.

Avant cet arrêté, le devis n’était obligatoire qu’à partir d’une intervention de 150 euros. Or de nombreux plaignants rapportent que l’artisan—ou supposé tel—s’est abstenu de produire le moindre document détaillant l’intervention à effectuer et le prix de celle-ci, mais qu’en revanche leur auront été présenté à l’achèvement des travaux une facture extravagante. Une facture que les indélicats minimisent en assurant, à tort, qu’elle sera prise en charge par la compagnie d’assurance.

Prestations injustifiées

Sont rapportés également de nombreux cas où l’intervenant aura effectué des opérations qui n’étaient pas nécessaires, ou du moins qui dépassaient le cadre de la réponse à l’urgence. Ou plus grave encore, qui ne correspondaient à aucune demande émise par le client. Tout cela dans le seul objectif de grossir la facture. A l’exemple d’une serrure, une poignée, ou un barillet changés et vendus sans nécessité.

La recherche du bon grain

Anticiper

L’anticipation prévient le danger. Il conviendrait de se composer une liste d’intervenants de confiance pouvant venir à votre secours, pour ne pas laisser à la détresse le loisir de vous guider vers un mauvais choix. Tendez l’oreille, renseigner vous auprès de vos voisins, lisez les avis disponibles sur internet, trouvez l’entreprise avec une bonne notoriété. L’avantage du web est de pouvoir y consulter les expériences qu’auront livré des particuliers en rapport avec à peu près tout les services existants.

Servez-vous de cette aubaine ! Les professionnels consciencieux laissent le loisir à leur client de réagir sur leur site. Et de plus, veillez à ne pas prêter foi aux publicités tapageuses qui investissent votre boîte aux lettres.

S’allier des soutiens et des conseils

Dans une situation qui requiert l’intervention d’un professionnel pour une intervention à votre domicile, il conviendrait que l’un des premiers réflexes à adopter soit d’aviser son assurance habitation. L’assurance peut à minima poser les conditions d’un remboursement éventuel, prévoir les plafonds de prise en charge, et même diligenter elle-même un artisan agréé.

Lors de la présence de ce dernier, si vous ne vous sentez pas suffisamment en confiance malgré tous les efforts qu’il aura pu déployer pour ce faire, sollicitez l’appui et le conseil d’une connaissance, d’un voisin par exemple, qui puisse vous assister durant l’intervention.

Le devis

Exigez à l’artisan qui se présentera la remise du fameux devis, en conformité avec l’arrêté du 24 janvier 2017. Outre «le décompte détaillé, en quantité et en prix, de chaque prestation et produit nécessaire à l’opération prévue» (article 4), le document devra comprendre les coordonnées de l’entreprise et être accompagné d’un bordereau de rétractation.

Vous n’êtes pas tenu d’accepter que soit réalisé la prestation si vous jugez la somme demandée pour une ouverture de porte est injustifiée, et vous êtes libre confier la tâche de vous dépanner à un autre artisan.
Par Polymeta News France 0 commentaires

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